L’Union Européenne a décidé de se passer du gaz, du pétrole et du charbon russe dont elle dépend depuis longtemps. Pourtant, un vaste réseau de navires européens continue de transporter des milliards d'euros de combustibles fossiles, aidant à maintenir à flot l’économie pétrolière de Vladimir Poutine.
Le 24 février dernier, la Russie envahissait l’Ukraine. Depuis, l’Europe tente de faire pression sur Vladimir Poutine pour en finir avec ce conflit. Mais la tâche s’avère bien plus compliquée que prévu.
Depuis des années, le bloc est dépendant de la Russie et de certaines de ses ressources, en particulier ses énergies fossiles. En 2021, la Russie a obtenu plus de 400 milliards d’euros grâce aux commandes des pays de l’UE !
Même si l’Europe a d’ores et déjà mis un terme à certains liens scientifiques, commerciaux et financiers avec le pays, elle envisage de nouvelles sanctions. Mais la route vers une victoire stratégique sur la Russie est encore bien longue pour l’Union. Elle est pavée d’avis divergents, entre les États et les intérêts privés, dont ceux impliqués dans l’industrie du transport maritime.
Investigate Europe, en collaboration avec Reporters United, a enquêté pour savoir comment les armateurs et sociétés du fret ont continué de transporter des millions de tonnes de combustibles fossiles des ports russes à l’international, malgré la guerre et malgré les embargos et sanctions en devenir. Les cargo européens ont transporté plus de la moitié de toutes les cargaisons de combustibles fossiles partis de Russie, depuis le début de l’invasion en Ukraine.
Notre nouvelle série d’enquêtes vous propose d’aller voir derrière les chiffres pour comprendre un peu plus ce qui se cache derrière les échanges maritimes entre la Russie et l’Europe.
Nous avons analysé plusieurs ensembles de données publiques, dont celles du Centre de recherche de l’école de l’air (CREA), de MarineTraffic et d’Equasis, entre autres. Nous avons suivi les livraisons, étudié les cargaisons, analysé les routes maritimes pour identifier les armateurs qui pactisent avec la Russie de Poutine. Plongez dans notre enquête grâce ) notre travail de data et nos graphiques interactifs. Comment fonctionnent les sociétés qui continuent de livrer les ressources fossiles russes ? Nous vous conseillons de jeter un œil (en Anglais) à ce conglomérat de magnats des médias, de propriétaires de clubs de foot, à ces dynasties richissimes qui font affaire avec la Russie, malgré la guerre, toujours plus brutale. Si vous cherchez une perspective sur la façon dont ces accords se jouent à l’échelle locale, vous pouvez lire et voir notre reportage (en Anglais) à Millazo, un ancien port Italien, qui se retrouve en plein cœur de l’échange de combustibles fossiles. Alors que l’importation en Europe des combustibles fossiles russes ont chuté drastiquement depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, une source d’énergie échappe encore et toujours aux sanctions européennes : le nucléaire. Le 6 octobre dernier, l’Union européenne a adopté une huitième série de sanctions radicales à l’encontre du Kremlin, et là encore l’uranium reste notablement absent. Découvrez pourquoi. Cette enquête est en cours, pour continuer à en savoir plus, restez connecté.e pour ne pas manquer nos publications chez nos médias partenaires !