MALI : Des exactions commises par des soldats formés par l’Union européenne

« Les soldats procèdent à des simulacres d’exécution, plaçant notamment les détenus dans un trou, les yeux bandés, en les frappant violemment à la tête et en les aspergeant d’un liquide présenté comme de l’essence, leur criant qu’ils allaient mourir brûlés en raison de leur appartenance aux groupes armés extrémistes. »

Ce récit glaçant n’occupe qu’un court paragraphe dans le rapport fleuve de la Commission d’enquête internationale des Nations Unies pour le Mali qui, pendant deux ans et demi, a enquêté sur les soupçons de violations graves des droits humains commises entre 2012 et 2017. 

Les 7 et 8 mai 2017, le troisième régiment du 1er Groupement tactique interarmés (GTIA-Waraba) fait une incursion dans les villages alentours. Ils y arrêtent dix hommes, d’origine peule, l’ethnie majoritaire dans la région. Après deux jours d’humiliations, les détenus seront conduits dans un camp de la gendarmerie à Bamako où ils resteront plus d’un mois avant d’être libérés « sans avoir eu à aucun moment la possibilité d’être présentés à un juge ». 

Map: Abuses by Malian troops trained by the EU

Investigate Europe a recoupé ces faits avec la base de données Security Force Monitor  de l’Institut des droits humains de la Columbia Law School qui recense les formations reçues par les forces maliennes. Nous avons pu ainsi identifier que le GTIA-Waraba avait fait partie des tous premiers bataillons formés par l’UE en 2013 et 2014 dans le cadre de sa mission de formation, l’EUTM Mali. La mission était alors sous commandement franco-allemand.

Ces simulacres d’exécution ont été commis au sein du camp militaire de Boni, dans la région de Mopti, dans la zone communément appelée des « trois frontières » parce qu’elle se situe à cheval sur les trois pays, le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Epicentre de violences et déplacements forcés, cette zone est depuis plusieurs années le théâtre d’attaques terroristes, de représailles militaires et de conflits inter-ethniques. C’est aussi dans cette région qu’a eu lieu le 27 mars dernier le massacre de Moura, la « pire atrocité signalée » au cours des dix années de guerre au Mali selon l’ONG Human Rights Watch. 

Pendant plusieurs jours, des centaines de personnes y ont été exécutées par des forces russes et maliennes débarquées par hélicoptère, selon des témoins présents sur place.  La force onusienne qui se trouvait à 50 kilomètres de là a été incapable d’intervenir. L’inaction des casques bleus face à ce carnage met en relief l’impuissance et l’inefficacité des forces internationales sur place depuis le début de conflit. 


Moura (Mourrah) est un village de la région Mopti, au centre du Mali

La plus importante opération extérieure de l’UE 

Les Européens sont aussi présents au Mali. La mission de formation de l’Union européenne EUTM (EU Training Mission) est, elle, en charge de former les troupes maliennes au combat et au respect des droits humains. Mais le bilan d’une décennie de présence sur le terrain semble plus que mitigé.  

Fact box: EU Training Mission in Mali

L’EUTM Mali est pourtant la plus importante des six opérations militaires extérieures de l’UE. L’Europe l’avait lancée en 2013 aux côtés des troupes françaises, pour soutenir l’armée malienne débordée par une rébellion séparatiste dans le nord du pays. A l’époque, l’UE, comme les Français, s’inquiètent de la menace terroriste posée par les groupes djihadistes qui ont trouvé refuge dans cette zone. C’est donc pour la contenir et éviter une fuite de populations civiles qui aboutirait à l’arrivée de ces personnes sur le continent, qu’ils envoient leurs troupes soutenir et former les forces maliennes.  

Avant sa suspension en mars dernier, la mission avait déployé plus d’un millier de soldats originaires de 25 pays, dont 22 membres de l’UE.  Pour la seule année 2021, l’UE lui avait alloué un budget de 46 milliards d’euros, soit 10 milliards de plus que le budget consacré à l’aide humanitaire fournie par l’Europe au Mali cette année-là… Une somme colossale, sachant qu’elle ne représente que 5 à 10% des coûts réels de la mission, le reste étant à la charge des États membres. 

Et la gestion du budget global de la mission est loin d’être optimale. Une bonne partie va en effet à la protection du personnel de l’UE, plutôt qu’au cœur de l’activité de l’EUTM, les formations. Selon les chiffres officiels, au début de la mission, sur un effectif de 560 personnes, près de 65% étaient là pour assurer la protection et l’appui logistique aux formateurs européens.  Malgré nos demandes d’information répétées auprès des institutions européennes, nous n’avons pas pu obtenir les chiffres actuels sur la répartition des effectifs de la mission.  

Une ancienne fonctionnaire de l’UE se souvient de l’ambiance particulière de l’hôtel Nord-Sud de Bamako, le quartier général de la mission EUTM : « Le principal camp d’entraînement était à Koulikoro, mais il y avait énormément de monde à l’hôtel Nord-Sud à Bamako. A un moment donné, il y avait presque autant de personnes qui protégeaient l’EUTM que de personnes qui s’occupaient du cœur de travail de l’EUTM.  C’était un peu bizarre. »

Dans l’ombre de Wagner

En 2022, la question de la gestion des deniers publics ne pourrait concerner que les frais de rapatriement des troupes européennes. Le 22 mars, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a annoncé la suspension sine die des missions maliennes de l’UE – EUTM et EUCAP, son équivalent pour la formation des forces de police et de sécurité. Le gel des missions de formation européennes fait suite au retrait des troupes françaises de l’opération Barkhane et de la force interarmée européenne Takuba annoncé le 17 février dernier et qui devrait devenir effectif d’ici le mois de juin.  

« Sans ces troupes de combat pour protéger les formateurs de l’EUTM en cas d’urgence, il est peu probable que la mission puisse se poursuivre » a affirmé la ministre de la Défense allemande au moment de l’annonce.  Le gouvernement malien a réagi vivement à la nouvelle du retrait, affirmant n’avoir pas été consulté et demandant aux deux forces française et européenne de partir immédiatement.  

« Nous souhaitons une autre forme de partenariat » a plaidé le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop sur Al-Jazeera fin février.  Il a reproché aux Européens de ne traiter que les symptômes au lieu des « causes profondes » des conflits qui continuent de meurtrir la société malienne.  « Nous n’accepterons de soutien d’aucune sorte si nous pensons qu’il n’apportera pas la sécurité aux Maliens. Si vous venez en tant que partenaire, et que demain, lorsque vous partez, nous n’avons plus rien, ce n’est pas le partenariat que nous recherchons. »

Pour rappel, le pays est aux mains des généraux depuis le coup d’État du 24 mai 2021. Au fil des mois, les relations entre le nouveau gouvernement malien et les partenaires européens se sont crispées. Les Européens s’inquiètent notamment de l’arrivée du groupe Wagner au Mali. Ils attendent des garanties de la part de Bamako que les soldats formés par l’UE ne finiront pas sous le commandement de ces milices russes. Accusées d’avoir commis des exactions notamment en République centrafricaine et en Syrie, la présence du groupe Wagner au Mali est désormais plus que probable. 

Une réunion des ambassadeurs.drices européen.nes s’est tenue la semaine dernière pour discuter d’un possible arrêt définitif de la mission. La décision finale devrait être rendue le 11 avril, lors de la prochaine rencontre des ministres des Affaires étrangères. 

Extorsions, mauvais traitements, exécutions extrajudiciaires, à Gourma en 2019

Mais certaines troupes maliennes formées par l’UE n’auraient pas attendu Wagner, pour se livrer à des exactions. En plus des sévices infligés par le premier GTIA, le huitième GTIA est également mis en cause par la Commission d’enquête de l’ONU.  Celle-ci affirme avoir obtenu « des informations particulièrement crédibles concernant des exactions (extorsion de biens, mauvais traitement, exécutions extrajudiciaires) commises par des membres de ce groupement dont la formation (ndlr EUTM) s’est achevée en 2016., lors d’opérations conduites dans la zone de Gourma en 2019. » La formation EUTM de ce bataillon était sous commandement franco-allemand. 

Directement importés de la doctrine militaire française, les Groupements tactiques interarmes (GTIAs) maliens – au nombre de huit, composés de plus de 600 soldats chacun – sont créés au début du conflit en 2013. Rassemblant compagnies d’infanterie, escadrons blindés, artilleurs, commandos et contrôleurs aériens, ces contingents sont destinés à devenir l’élite de l’armée malienne et à être envoyés en première ligne face aux djihadistes dans le nord du pays. 

Réfugié.e.s malien.nes dans le camp de Mbera, en Mauritanie | © UNICEF, 2021

Au début de la guerre, ils sont passés à la moulinette des formations EUTM dispensées au centre de Koulikoro près de Bamako. « Nous sommes des producteurs de GTIA pour les forces armées maliennes. » se gargarisait ainsi en 2015 le général français Marc Rudkiewicz, ancien chef de la mission EUTM dans un interview au site B2, spécialisé sur les questions de défense. Les soldats maliens y reçoivent des cours de « tir à la Kalachnikov, couché », de « déploiement sur le terrain pour gagner une position et combattre un ennemi » et d’« instruction pour la fouille à un check point ». 

De la salle de classe au chaos du terrain 

Un cours de droit humanitaire international et respect des droits humains vient parachever cette formation de plusieurs mois. Il doit permettre aux stagiaires d’apprendre à distinguer l’adversaire de la population et à agir légalement en toutes circonstances. 

Seulement le format n’est pas adapté comme en témoigne un chercheur spécialisé dans l’aide à la réforme du secteur de la sécurité qui souhaite conserver l’anonymat. « Si les stagiaires ont une après-midi durant laquelle on leur parle du droit international », commente-t-il, « cela n’aura aucun effet sur le terrain. » Des tentatives d’ajustement des programmes sont faites, comme le rapporte une ancienne formatrice en droit humanitaire de l’EUTM, qui a accepté de répondre à IE sous couvert d’anonymat. Un bon nombre de soldats maliens ne sachant pas lire, les formateurs finissent par abandonner le format du cours magistral pour aller vers davantage de pratique et de mise en situation. Au fil des ans, la question du respect des droits humains est intégrée aux cours de tactique. Lors de certains exercices, il est demandé aux formateurs de prévoir des scénarios où les soldats se retrouvent nez à nez face à des civils pour évaluer leur réaction. 

À en juger par la montée des violences perpétrées par les forces armées à l’encontre des populations civiles au cours des dernières années, l’effet de ces cours revisités semble pourtant peu probant. L’ONG américaine ACLED (Armed Conflict Location & Event Data Project), spécialisée dans la collecte de données relatives aux violences politiques recense plus d’un millier de décès de civils causés par les forces armées maliennes depuis 2018. Cela représente 90% des cas dénombrés depuis le début du conflit en 2013. Et le nombre de victimes ne cesse d’augmenter à un rythme inquiétant depuis le début de l’année, comme en témoignent les récents événements de Moura.  

Le gouvernement malien réfute ces accusations et bâillonne la presse qui travaille sur le sujet. Comme le rapporte Médiapart dans un article daté du 26 mars, les autorités maliennes ont annoncé la suspension de Radio France Internationale et de France 24, suite à la diffusion par la première d’une enquête sur les exactions supposées de soldats maliens dans le centre du pays. 

Des apprentis soldats abandonnés dans la nature sans suivi

La formation des soldats maliens n’est pas seule en cause. Le manque de suivi des stagiaires est également pointé du doigt depuis de nombreuses années. « Si vous n’avez pas un suivi actif des agissements des troupes après la formation et que vous n’allez pas en patrouille avec elles, cela ne sera probablement pas bien efficace. », explique le chercheur cité plus haut. 

La mission européenne est qualifiée de « non-exécutive » selon la formule consacrée. Cela signifie que les troupes européennes ne peuvent accompagner les forces armées maliennes sur le terrain. « Cela limite naturellement le suivi quant à la bonne application de la formation car ce n’est pas ce que les États membres nous ont autorisé.es à faire. » justifie une ancienne employée d’une des missions de l’UE au Mali qui préfère rester anonyme. 

L’ancienne formatrice en droit humanitaire de l’EUTM, elle aussi citée plus haut, se désole de voir son enseignement produire si peu d’effet en pratique. « Nous arrivions à former un individu à un niveau satisfaisant mais lorsqu’il retournait dans son unité, nous n’avions aucune garantie qu’il serait commandé par un chef sensibilisé à ces questions. » Ce même chef qui a un pouvoir de sanction militaire à son égard s’il refuse de se soumettre à ses ordres. Il n’est donc pas difficile d’imaginer quelle voix écoutera le soldat malien. 

Selon elle, le problème vient aussi de la sélection des stagiaires en amont sur laquelle les formateurs de l’EUTM n’ont pas la main : « nous étions entièrement dépendant.es des forces armées maliennes, pour la sélection des soldats et officiers à former, le décalage était complet entre ceux que nous imaginions qu’ils enverraient et ceux qu’ils envoyaient réellement. »  Interrogé par Investigate Europe, un porte-parole de l’UE affirme pourtant que « tous les stagiaires sont contrôlés conformément aux exigences standards ».  On ne voit pas comment étant donné que le commandement d’EUTM ne semble même pas disposer de la liste de ses stagiaires. Il n’a pas été en mesure de la fournir à la Commission d’enquête des Nations Unies. 

Mélange des genres entre lutte anti-terroriste et répression d’opposants

Les exactions ne sont pas le seul fait des GTIA. Une autre unité d’élite s’est aussi illustrée par ses manquements en matière de respect des droits humains. Son nom : FORSAT pour Forces spéciales anti-terroristes. Créée en 2016, en réponse à une série d’attaques terroristes particulièrement meurtrières dans la capitale malienne et le centre du Mali, elle a vocation à intervenir en urgence sur tout le territoire pour prévenir les actes terroristes. 

Le 11 juillet, à 17h23, des affrontements éclatent entre des manifestants et les forces de sécurité devant la mosquée d’Imam Mahmoud Dicko dans le quartier Sud de Bamako. Les manifestants commencent à jeter des pierres sur les forces de sécurité qui répondent par des gaz lacrymogènes et des grenades. Un véhicule de police force une barricade devant la mosquée, perd le contrôle et finit sa course dans un caniveau. Face au nombre croissant de manifestants, la police tire à balles réelles sur la foule, tuant quatre personnes. 

Le récit de cette terrible soirée peut être lu dans un rapport spécial de la Division des droits de l’homme de la MINUSMA, la mission des Nations Unies au Mali. Celui-ci porte sur les exactions commises lors des manifestations de la coalition d’opposition au gouvernement du 10 au 13 juillet 2020. Le rapport conclut que sur les quatre victimes, deux ont été tuées par des balles tirées par des éléments de la FORSAT. Or selon les Nations Unies, la FORSAT n’aurait pas dû être présente ce soir-là car elle n’a pas pour mission d’intervenir dans des opérations de maintien de l’ordre. Non seulement sa présence est donc « illégale », selon les termes de la MINUSMA mais celle-ci la tient aussi pour responsable d’un « usage disproportionné de la force » qui a conduit à la mort des deux manifestants.  

Le commandant Mick Nestor, félicite un soldat malien pour ses efforts | © Irish Defence Forces, CC BY 2.0

Bien mauvais mélange des genres quand lutte contre le terrorisme rime avec répression d’opposants politiques. L’affaire a été révélée par Declassified UK, un média d’enquête anglo-saxon en octobre 2021. Côté malien, elle interroge sur la chaîne de commandement qui a abouti à la présence injustifiée de cette unité d’élite à une manifestation d’opposition. Elle pointe aussi du doigt la responsabilité des partenaires étrangers car ces forces spéciales avaient bénéficié préalablement de formations dispensées par Européens, Français et Américains.  

La base de données Security Force Monitor indique en particulier que l’EUTM, alors sous commandement portugais a dispensé des cours à des membres de FORSAT entre mars et avril 2020, notamment sur le tir de combat et la conduite d’opérations militaires en milieu urbain. 

Des formateurs européens dans le brouillard malien 

L’Union européenne a formé plus de 15 000 soldats maliens depuis le début de sa mission, ce qui correspondrait peu ou prou à l’effectif total de l’armée malienne même si aucun recensement officiel n’existe pour le vérifier. 

Sachant par ailleurs que les Nations Unies qualifient les crimes de l’armée malienne contre la population civile de « systématiques et généralisés », il est possible que les trois cas décrits dans cet article ne soient pas isolés. Hypothèse que confirme l’ancienne employée d’une des missions européennes au Mali : « Il y a eu de nombreuses autres situations où des forces qui avaient été préalablement formées par l’UE ont commis des violations des droits humains. Ce qui s’est passé avec la FORSAT n’est pas unique selon moi ».

Dans la pratique, il est cependant difficile d’identifier les groupes armés qui opèrent sur le terrain.  « S’agit-il de forces étatiques ou non, de groupes signataires de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali ou non, de groupes séparatistes ou djihadistes, de milices paramilitaires, de militaires qui agissent en tant que tel ou en tant que membres des groupes communautaires d’auto-défense qu’ils rejoignent quand ils ne sont pas en service ? » s’interroge une ancienne de la MINUSMA qui souhaite rester anonyme. 

A partir de là, « individualiser les responsabilités, identifier clairement à quelles forces appartiennent les auteurs d’un crime, et plus difficile encore la personne qui a donné l’ordre ou détenu l’arme » relèvent de la gageure, souligne-t-elle. Sans parler de « remonter plus loin pour savoir si ces personnes avaient reçu une formation ou non. »

Investigate Europe a sollicité les commentaires de la mission EUTM, du gouvernement malien, de la Commission européenne, du Conseil de l’UE et des gouvernements français, allemand et portugais quant à leur co-responsabilité dans des cas d’exactions commises par soldats formés par l’UE. Seule la Commission et l’Allemagne ont répondu niant toute responsabilité. « Le déploiement et l’affectation des soldats formés sont décidés par les autorités maliennes sans coordination avec EUTM Mali. » nous répond le porte-parole de l’UE cité plus haut.  

Fact box: Mali and the European Peace Facility

Le porte-parole du commandement des opérations conjointes allemand souligne que la sélection en amont des soldats envoyés pour être formés par l’EUTM est faite par l’état-major malien. Une fois la formation terminée, « la gestion de carrière des soldats maliens n’est pas du ressort de l’EUTM ou de son contingent allemand. » ajoute-t-il. « Il en va de la responsabilité du ministère de la Défense malien. Nous n’avons donc aucune information au sujet des cas que vous nous avez décrits. »

Chacun semble vouloir se décharger de sa responsabilité. Un sentiment que résume l’ancienne formatrice de l’EUTM en une interrogation : « Quand il y avait des allégations d’atrocités commises, pouvions-nous vraiment jurer la main sur le cœur, que nous n’avions pas formé ces personnes ? » 


Apostolis Fotiadis, Nico Schmidt et Juliet Ferguson ont également contribué à cette enquête