Les juteuses commissions des intermédiaires d’Orpea

Patrick Métais se rappelle son année passée au Luxembourg comme si c’était hier. De janvier à décembre 2011, il a été administrateur et salarié de la société Health Luxembourg Invest (HLI). « Cela faisait dix ans que je travaillais pour le groupe quand Jean-Claude Marian m’a proposé de partir au Luxembourg, pour créer une nouvelle filiale d’Orpea », raconte-t-il. L’emblématique fondateur, aujourd’hui milliardaire, lui demande de démissionner de son poste de coordinateur médical pour rejoindre une nouvelle société. C’est un sacrifice, mais le défi et le salaire de 24 000 euros brut mensuels l’enthousiasment. Il saute le pas. 

Il partage le petit bureau du boulevard Joseph-II avec un certain Jean-François Rémy, « un type qu[’il] connaissai[t] très peu et qui était censé se charger du côté administratif, tandis que [lui] devai[t] [s]e concentrer sur la partie médicale ». Cet intermédiaire originaire des Ardennes, dont l’existence a été révélée par le journaliste Victor Castanet dans le livre Les Fossoyeurs, travaille depuis déjà huit ans pour le géant de l’or gris.

Du lundi au jeudi, les deux collègues mettent leurs compétences au service du développement d’Orpea, cherchant à obtenir des permis et à acquérir de nouveaux établissements au Luxembourg, en France et en Suisse.

Pourtant, la société HLI est détenue à 51 % par l’intermédiaire Jean-François Rémy. Officiellement, Orpea, actionnaire à 49 %, n’en a donc pas le contrôle.

En réalité, la société luxembourgeoise était bien sous la coupe du géant français des Ehpad. Dans un mail confidentiel que nous avons obtenu, l’avocat de HLI écrit que la société est la « structure […] d’Orpea ». Le groupe finançait, grâce à des prêts, l’intégralité des dépenses de HLI : le salaire et les frais de Métais, et le bureau où il travaillait avec Rémy.

Cette originalité administrative n’inquiète pas Métais. Sébastien Mesnard, le puissant directeur financier, venait d’ailleurs « faire le point » tous les mois au Grand-Duché.

Jean-François Rémy affirme que HLI a été créé sur les instructions d’Yves Le Masne, ex-numéro 2 d’Orpea viré en janvier dernier. « Le Masne m’avait promis 1,5 million d’euros pour l’ouverture de quatre-vingts lits d’Ehpad n’importe où en France. On a réussi a les obtenir pour Vouziers dans les Ardennes. Le Masne m’a donc demandé de monter HLI pour me verser la moitié de la commission mais aussi car il voulait développer les activités d’Orpea au Luxembourg. » Interrogé, Yves Le Masne n’a pas donné suite.



Une commission occulte

HLI a été créé fin 2010 par Yellowstone, une société luxembourgeoise de Rémy. En janvier 2011, deux jours après l’arrivée de Métais, une filiale luxembourgeoise d’Orpea, Brige, achète 49 % de HLI pour 715 190 euros. Un montant astronomique, puisque HLI valait en réalité 15 190 euros, c’est-à-dire presque rien.

Et pour cause : comme l’a révélé Victor Castanet, ce montage avait pour but de dissimuler le versement de la commission à Jean-François Rémy, en faisant croire qu’il s’agissait d’un investissement. « À mon avis, c’était pour cacher le montant de cette commission auprès du commissaire aux comptes d’Orpea, mais je n’étais pas dans la tête d’Yves Le Masne à ce moment-là », nous indique l’apporteur d’affaires.

L’opération aurait pu passer inaperçue si deux ans plus tard la police n’était pas tombée sur Rémy, dans le cadre d’une tout autre affaire.

À l’automne 2013, la police perquisitionne en effet au siège d’Orpea dans le cadre d’une enquête sur la vente d’un Ehpad dans le Sud (que nous détaillerons plus bas). Dans la foulée, les enquêteurs interrogent Rémy et Métais. Cette histoire n’a rien à voir avec Vouziers, mais les dirigeants d’Orpea, « ont eu très peur », se rappelle l’intermédiaire du Nord. Les policiers pourraient découvrir la commission occulte versée via le rachat de HLI.

Orpea fait rapidement le ménage. « Quelques mois plus tard, Gérard Tubiana [directeur du développement d’Orpea à l’époque] est venu nous dire qu’il devait démissionner de son poste d’administrateur de HLI qu’il occupait depuis fin 2011. » Sa lettre de démission est datée du 6 janvier 2014. Le même jour, Brige, filiale d’Orpea, envoie un courrier à Jean-François Rémy pour le prévenir qu’elle a « transféré » ses 49 % de HLI à une société luxembourgeoise nommée Lipany. Il n’y a plus aucun lien entre Orpea et HLI.

En bref, Lipany a rendu service à Orpea en nettoyant son bilan : il a racheté les 49 % de HLI pour le même prix de 715 190 euros, puis a déprécié sa valeur dans ses comptes, ce qui suggère que Lipany savait que la société ne valait presque rien.

Comme l’a révélé notre précédente enquête, Lipany était une structure parallèle à Orpea, gérée par l’ancien patron du groupe en Italie Roberto Tribuno, et qui a mené plusieurs manœuvres douteuses. La société est visée par une plainte pour« abus de biens sociaux » que vient de déposer la nouvelle direction d’Orpea.

Autre détail troublant : l’un des administrateurs de la filiale d’Orpea qui a vendu les 49 % de HLI est aussi administrateur d’une filiale de Lipany. Alors que les deux sociétés n’ont officiellement aucun lien. 

Interrogé, Roberto Tribuno indique avoir investi dans la société de Jean-François Rémy « en vue de développer de nouvelles activités au Luxembourg ».

Cette tentative de dissimulation n’a pas empêché les policiers de s’intéresser à HLI. Dans le cadre de l’enquête judiciaire sur le rachat d’un Ehpad provençal, Patrick Métais et Jean-François Rémy ont été interrogés en 2013 par les enquêteurs au sujet de HLI et de Yellowstone, société détenue par l’intermédiaire via une holding à Chypre. Interrogé à ce sujet, le Parquet national financier (PNF) a refusé de commenter.

Orpea a refusé de nous répondre, au motif que nos « questions ont trait à des sujets qui, à la connaissance du groupe, font déjà l’objet d’investigations pénales. Orpea, qui a déjà pleinement coopéré aux investigations menées, réserve ses déclarations aux enquêteurs ».

Jean-François Rémy indique qu’en plus des 700 000 euros touchés grâce à HLI, il a encaissé le solde de sa commission sur l’Ehpad de Vouziers, soit 800 000 euros, sur le compte d’une autre société Yellowstone, immatriculée en Suisse.

Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à installer ses sociétés dans des paradis fiscaux, alors qu’il est résident français, l’intermédiaire assure que ce n’est pas pour des raisons fiscales : « Je vis dans les Ardennes mais je travaille vraiment au Luxembourg, je suis un frontalier. »


Manchester à Charleville-Mézières

Nous avons découvert une seconde manœuvre d’Orpea qui semble destinée à dissimuler le versement d’une commission à l’intermédiaire. En avril 2015, le conseil municipal de Charleville-Mézières, capitale des Ardennes, valide la vente, pour 178 000 euros, d’un terrain de 17 848 m² dans l’ancien quartier industriel de Manchester pour y réaliser un Ehpad. Le terrain et l’exploitation de quatre-vingts lits ont été cédés à « une filiale d’Orpea », écrit le journal local L’Union.

« Encore un géant de l’or gris qui avait accaparé des lits qui appartenaient au public », se rappelle Sylvain Dalla-Rosa, élu PCF de Charleville, présent lors de la réunion. Pas tout à fait. Pendant des mois, la mairie n’a pas négocié avec Orpea mais avec Yellowstone SAS, une entreprise française de Jean-François Rémy, filiale de sa société Yellowstone Luxembourg.

« Yves Le Masne [alors directeur général d’Orpea] m’avait demandé de créer cette boîte,se rappelle Rémy. L’idée était qu’on s’occupe des négociations, de l’administratif, du cadastre et j’en passe, et ensuite que je revende la société à Orpea, à un prix supérieur, mais dont le montant n’a pas été déterminé. »

Bref, Orpea semble avoir tenté de masquer la commission en la faisant passer pour un rachat. Autre avantage, selon Rémy : « Quand vous versez une commission à un intermédiaire, vous devez le payer dans l’année. Quand vous prenez une participation ou que vous rachetez une entreprise, vous pouvez l’amortir sur 10 ou 15 ans. Au niveau du bilan, ça change… Sur l’amortissement fiscal, cela leur permettait d’étaler. »

Le réseau ardennais  

Le maire, Boris Ravignon, n’a pas expliqué que la ville avait traité avec la filiale d’une société basée dans un paradis fiscal. « Le conseil municipal a autorisé la vente d’un terrain municipal à une société [Yellowstone] se présentant comme agissant pour le groupe Orpea », se défend le maire, ancien conseiller du président Sarkozy.

Le terrain en question étant pollué, l’affaire ne s’est finalement pas conclue. Du coup, Yves Le Masne, a accepté de rembourser à Rémy la quasi-totalité des 40 000 euros qu’il avait injectés au départ dans Yellowstone France. En 2016, une filiale immobilière d’Orpea a racheté la société pour 35 000 euros. Un deal finalisé par SMS par Sébastien Mesnard, directeur financier du groupe de l’époque.

Mais faut-il en vouloir à Ravignon d’avoir fait confiance à un enfant des Ardennes ? Jean-François Rémy est né à quelques kilomètres de Charleville-Mézières, à Rouvroy-sur-Audry. Son grand-père a été le maire du village, il a su entretenir le réseau familial. « On se tutoie avec Boris. nous explique l’apporteur d’affaire. Son grand-père était maire d’un village voisin, on se connaît depuis toujours. C’est ensuite qu’il est devenu conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. » Le livre Les Fossoyeurs a révélé que Rémy a organisé en 2008 un rendez-vous à l’Élysée entre Ravignon, alors conseiller de Nicolas Sarkozy, et les deux patrons d’Orpea, Jean-Claude Marian et Yves Le Masne.

Jean-Claude Marian (fondateur d’Orpéa) avec Boris Ravignon (Maire de Charleville-Mézières)

Rémy a aussi su entretenir de bonnes relations avec certains fonctionnaires locaux. Alain Guillaumin, directeur général des services (DGSS) du conseil général des Ardennes jusqu’en 2014, par exemple. Il a été nommé administrateur de Yellowstone quatre ans après son départ en retraite, de 2018 à 2021. Ce fonctionnaire de premier plan avait été amené à gérer le dossier des Ehpad, quand il était aux manettes. Il a, par exemple, signé en janvier 2013 l’arrêté modifiant la tarification à la journée de l’Ehpad Orpea Léon-Braconnier à Revins. Une affaire décrochée par Rémy pour Orpea.

Contacté, Guillaumin nous a répondu qu’il avait « rejoint Yellowstone parce Jean-François Rémy avait des projets de construction d’Ehpad ». Il ajoute qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts entre son ancienne position de DGSS et celle d’administrateur de Yellowstone car  « car une période de plus de 3 ans, le délai règlementaire, s’est écoulée entre les deux »

La fiduciaire et l’île de Niue

C’est non loin de son fief, à Reims, que nous rencontrons l’apporteur d’affaires. Assis en face de nous, chemise rayée et mallette d’ordinateur à soufflets, Rémy ponctue ses explications d’un « je n’ai rien caché » récurrent. L’intermédiaire de 66 ans ne travaille plus pour le groupe « depuis quatre ans » et a lancé deux plaintes contre Orpea, au sujet de conflits commerciaux.

Il dit ignorer pourquoi, après quinze années de bons et loyaux services, Orpea a mis un terme à leur fructueuse collaboration. « Je crois qu’à la fin, j’en savais trop », suppose Rémy.

Dès 2003, sa toute première affaire avec Orpea s’était conclue au Grand-Duché : un Ehpad de quatre-vingts lits, baptisé Patrice-Groff, à Charleville-Mézières. L’intermédiaire a apporté l’affaire au « patron » en personne, Jean-Claude Marian, rencontré cinq ans plus tôt – précisant toutefois que ce n’est pas lui qui a négocié la commission. « On avait finalisé tout le dossier, on s’était occupés de tout, on avait même traité des dizaines de CV, qu’on a envoyés au directeur régional d’Orpea. »

Jean-François Rémy a touché en 2003 une commission de « 1 million de francs tout pile », soit 156 900 euros, sur le compte d’une société fiduciaire luxembourgeoise, la Compagnie de conseils et de services (CCS). Elle a pour associées deux sociétés-écrans représentées par Rémy et immatriculées dans l’île de Niue, un paradis fiscal du Pacifique.

Alfredo*, un autre intermédiaire d’Orpea qui travaillait à CSS, garde un souvenir cuisant de la fin de cette aventure luxembourgeoise. « Les autorités sont arrivées un matin, j’ai ouvert la porte et ils ont pris tous les dossiers. » Selon un document officiel, l’histoire de la fiduciaire se terminera en effet en 2006, avec une descente des huissiers, une assignation du centre commun de la Sécurité sociale, qui réclame 44 000 euros d’arriérés de cotisations, et la mise en faillite ordonnée par le tribunal.

Interrogé à ce sujet, Jean-François Rémy rejette la responsabilité des impayés de CSS sur l’un de ses collègues.

Les Bouches-du-Rhône, l’autre terrain de chasse des intermédiaires

Jean-François Rémy n’a pas été l’unique intermédiaire à travailler dans l’ombre pour Orpea. Une autre transaction semble confirmer l’existence d’un véritable système de commissions au service du champion de l’or gris.

Il s’agit d’une affaire de rachat d’Ehpad en Provence, qui fait l’objet d’une enquête pour« fraude fiscale » et « blanchiment de fraude fiscale », ouverte en 2013 par le parquet de Marseille, puis transférée en 2017 au Parquet national financier, comme l’a révélé Challenges. Nous en révélons aujourd’hui les détails.

En 2008, deux Ehpad du Sud de la France arrivent sur le marché : Les Alizés à Saint-Cyr-sur-Mer et Paul-Cézanne à Aix-en-Provence. Parmi les actionnaires les plus importants, une famille marseillaise, les Fabre, veut se retirer des affaires. Un intermédiaire marseillais, Georges Dubois, les présente à Léon Guimbretière, directeur du développement d’Orpea de l’époque. Très vite, l’acte de vente est signé. L’Ehpad de Saint-Cyr part « pour 10 millions d’euros et Paul-Cézanne pour 15 millions », d’après Patrice Fabre, l’un des vendeurs.

Seulement les parties ne s’en tiennent pas là. Les Fabre versent en sus une commission d’apporteur d’affaires de 2,5 millions d’euros à Georges Dubois. Les enquêteurs soupçonnent que l’opération aurait servi à enrichir certains protagonistes du côté d’Orpea, mais aussi à réduire artificiellement la plus-value ou le patrimoine déclaré des Fabre, donc leurs impôts. Patrice Fabre dément formellement, affirmant que son père avait droit à une exonération.

Quoi qu’il en soit, les Fabre ont bien viré 2,5 millions d’euros sur un compte en Espagne contrôlé par Georges Dubois. Ce dernier renvoie le magot vers le compte en Suisse du directeur du développement d’Orpea, Léon Guimbretière. 

« Quand j’ai regardé mon compte en banque, j’ai halluciné ! Je ne m’y attendais pas car ce n’est pas moi qui ai autorisé le virement », affirme ce dernier. Une fois l’argent arrivé dans la Confédération helvétique, il faut organiser la répartition finale. Un voyage est organisé à Genève pour ouvrir des comptes en banque aux Fabre et à Dubois.

La patate chaude

Sur cette partie du récit, les versions divergent. Jean-François Rémy affirme n’avoir assisté qu’au dernier acte de l’opération par simple coïncidence. « Avec Guimbretière, nous devions visiter des Ehpad en Suisse, c’est pour cette raison que je me trouvais à Genève à ce moment-là. » 

Il dit que le directeur du développement d’Orpea lui a alors demandé un service : conduire Patrice Fabre et Georges Dubois « à la banque, la Banca Svizzera Italiana ». « J’ai ensuite attendu dans le hall qu’ils règlent leurs petites affaires et on est allé déjeuner juste à côté. C’est là que j’ai entendu parler de l’argent en Suisse et de la remontée d’argent via l’Espagne. »

De son côté, Léon Guimbretière affirme que c’est l’intermédiaire des Ardennes qui aurait tout orchestré en sous-main. Pourtant, Jean-François Rémy indique qu’il ne connaissait pas Patrice Fabre, qu’il a rencontré pour la première fois à Genève. L’intéressé confirme, précisant qu’il n’a traité qu’avec le directeur du développement d’Orpea et l’intermédiaire marseillais Georges Dubois.

La répartition précise des 2,5 millions logés en Suisse reste un mystère. Léon Guimbretière indique avoir gardé 500 000 euros. Rémy dit qu’il n’a « pas touché un centime », étant extérieur à l’affaire. Nous n’avons pas pu joindre Georges Dubois. 

Patrice Fabre refuse de donner le montant mais dit avoir récupéré moins de 2 millions d’euros. Il précise avoir tout déclaré aux fiscs suisse puis français, et que ni lui ni son père n’ont subi de redressement fiscal au sujet de cette opération.

Patrice Fabre affirme avoir été « mis devant le fait accompli » et avoir accepté le montage suisse « pour sauver [sa] famille », car l’Ehpad d’Aix-en-Provence était en difficulté financière et devait absolument être vendu.


Le PNF perquisitionne Orpea

La direction d’Orpea était-elle au courant ? C’est pour tenter de répondre à cette question que le PNF a fait perquisitionner le siège du groupe fin 2021. Selon Léon Guimbretière, « cette opération est sans aucun lien avec le groupe Orpea, qui n’en a eu connaissance qu’en 2013 ». L’ex-cadre, parti en 2021, tient également à préciser qu’il n’est « pas concerné, de près ou de loin, par les enquêtes lancées sur le groupe Orpea suite à la parution du livre de Victor Castanet » en janvier dernier.

Interrogé en octobre dernier par Challenges, Orpea, qui n’a pas accès au dossier à ce stade, a affirmé que le groupe et ses dirigeants n’étaient pas « directement concernés ». Au moins un de ses ex-cadres est toutefois concerné, puisque Léon Guimbretière a été entendu par les enquêteurs et a subi un redressement fiscal de 400 000 euros, nous a-t-il confié.

Cette enquête du PNF, à laquelle s’ajoutent plusieurs procédures ouvertes par le parquet de Nanterre, inquiète les intermédiaires et le groupe Orpea, dont le cours de bourse dégringole depuis janvier au rythme des révélations du livre Les Fossoyeurs et des médias. « Je porte cette histoire depuis quatorze ans,se défend Léon Guimbretière. J’ai fait une seule connerie et il ne se passe pas un jour où je ne m’en mords pas les doigts. Quand vous brassez des millions, vous travaillez avec des chiffres, vous perdez la tête et vous voulez toucher votre part… Après, tout ce qu’on a fait, c’est que de l’argent… Au final, on n’a tué personne, il n’y a pas mort d’homme. » Quatorze ans après les faits, l’ancien cadre cherche visiblement l’absolution.


Glossary

  • Jean-François Remy, ancien intermédiaire d’Orpea dans le Nord
  • Georges Dubois, ancien intermédiaire d’Orpea in the Sud
  • Patrice Fabre, vendeur de deux maisons de retraites dans le Sud
  • Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières
  • Alain Guillaumin, ancien agent public dans les Ardennes
  • Jean-Claude Marian, fondateur d’Orpea 
  •  Yves Le Masne, ancien PDG d’Orpea
  • Gérard Tubiana, ancien directeur du développement d’Orpea jusqu’à 2021
  • Sébastien Mesnard, ancien directeur financier d’Orpea
  • Léon Guimbretière, ancien directeur du développement d’Orpea dans les années 2000 et 2010

Édition : Elisa Simantke 

Graphiques et illustrations : Joanna Kopacka, Manuel Rico, Federica Bonetti