Janusz Kowalski, vice-ministre polonais des Entreprises publiques : « Les politiques européennes sont basées sur une fiction »

Comment le gouvernement polonais compte agir à propos du système européen d’échange de quotas d’émissions (ETS) ?

J’ai déjà préparé une analyse juridique préliminaire : d’abord, nous voulons vérifier si la directive européenne sur l’ETS est compatible avec la loi polonaise et le droit primaire européen. L’ETS peut coûter cher à l’économie européenne, et mes connaissances juridiques montrent que l’UE n’a pas de compétence en sujets fiscaux. L’ETS n’est pas à proprement parler une taxe, mais elle impacte directement toute l’économie polonaise. J’ai préparé un rapport, un mémoire juridique, nous devrions commencer par cela. Il pose une question : « Les régulations européennes sont-elles compatibles avec la loi européenne ? », j’ai de nombreux doutes.

Nous ne savons pas grand chose sur les hypothèses budgétaires, mais même sur ce point, la Commission européenne indique la taxation de grandes corporations, des taxes carbone et d’autres taxes comme sources de financement. C’est la compétence des états nations. La même chose s’applique sur l’ETS : c’est une taxation additionnelle.

Les régulations européennes sont-elles compatibles avec la loi européenne ? j’ai de nombreux doutes.

Si l’on considère le passé et que l’on contemple les projections sur les 30 prochaines années, il y a une question économique très importante à se poser, concernant l’ETS. Est ce que nous voulons une économie neutre en carbone, ou pas ? Et si oui, sur quels principes ?

Il y a deux possibilités sur cette question. Une que personne n’a osé annoncer à voix haute, celle que les Américain.e.s mettent en oeuvre. Pourquoi s’attaque-t-on avec une matière première plutôt que commencer par trouver une solution ? Si l’on part du pricnipe que c’est vrai, le problème ce sont les émissions de CO2. La question c’est, peut-on éliminer les émissions de CO2 tout en continuant d’utiliser le charbon ? Par exemple, pourrions-nous utiliser des installations modernes pour capter et stocker le dioxyde de carbone ?

Aujourd’hui, nous menons une guerre contre le charbon, dont la combustion provoque des émissions de CO2. Si nous devons investir dans de nouvelles technologies, investissions dans des technologies qui rendent la combustion du charbon moins productive en émissions. De telles technologies sont déjà disponibles aux États-Unis et au Canada. Il y a de nombreuses réponses positives à ce défi-là.

Je vois cela à la hauteur d’un homme d’Opole (une ville située dans le sud de la Pologne). À Opole, 11 milliards de zlotys ont été dépensés pour ajouter de nouvelles unités à la centrale électrique de la ville. L’espérance de vie de ces nouvelles unités est estimée à 2054. À cause du Green Deal, devrions-nous fermer une usine moderne d’ici 2040 ou 2050 ? C’est absurde.


Les centrales à charbon peuvent passer au gaz. Ou mieux, à l’hydrogène.

Je ne suis pas d’accord. Je suis adepte de l’école de pensée de Piotr Naimski (expert de l’énergie et politicien polonais). La doctrine de cette école c’est que la sécurité énergétique devraient se baser sur les ressources locales et les combustibles locaux. Imaginons que nous étions sur le point de construire une économie pauvre moins émissive, nos ressources en énergies renouvelables sont très instables. Le vent ne souffle pas 365 jours par ans, les rayons du soleil ne peuvent pas alimenter 24h sur 24 les panneaux photovoltaïques. Ces ressources peuvent causer de sérieux dysfonctionnements dans le circuit énergétique, le bon exemple c’est l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Les énergies renouvelables peuvent compléter un système préexistant qui dispose de ressources stables pour produire de l’électricité.

La centrale électrique d’Opole, en Pologne.

Il y a trois possibilités, si nous voulons un système stable. La première, c’est le charbon qui est notre ressource première et nous sommes le seul pays dans ce cas, en Europe. Parce que nous disposons de nos propres ressources, nous ne pouvons pas être comparés avec la France, l’Espagne ou l’Allemagne. Nous pouvons assurer notre sécurité énergétique grâce à nos ressources propres en charbon. Ne parlons pas du fonctionnement de l’extraction en tant que tel, laissons cela de côté. Nous ne parlons que de la matière première.

La seconde possibilité, c’est le gaz naturel. Mais nous n’avons pas de gisement de gaz naturel. Nous utilisons 18 milliards de mètres cubes de gaz naturel et nous exploitons 4 milliards de mètres cubes par an. Si augmentons notre utilisation du gaz, nous augmenterons également notre dépendance en ressources extérieures. Si nous passons au gaz, nous utiliserons 25 à 30 milliards de mètres cubes par an, donc nous devrons acheter beaucoup de gaz naturel et l’importer de l’étranger. Cela nous met en danger politiquement. Dans un délai de 10 ans, quelqu’un en Pologne signera un contrat de 50 ans avec Gazprom et ce sera fait. Pourquoi dépendre de ressources étrangères si nous avons les nôtres ?

La troisième possibilité, c’est l’énergie nucléaire. Mais cela met sur le banc des accusé.e.s toute l’élite politique polonaise qui en 30 ans n’a pas été capable de construire ne serait-ce qu’une ou deux centrales nucléaires. Nous sommes immobiles.

Si nous devions prendre des décisions quant à une économie décarbonnée, nous devons prendre en compte les processus de prises de décision en Pologne lors de la construction de nouvelles capacités de production d’électricité. Elles s’accompagnent de retards et échecs divers et variés. Des unités de production sont en construction, mais elles ne devraient pas être opérationnelles avant 10 ou 15 ans. Donc même si l’on voulait remplacer une partie de la production électrique en utilisant d’autres ressources, ça prendra beaucoup de temps.

Pourquoi dépendre de ressources étrangères si nous avons les nôtres ?

La question est la suivante : que va-t-il se passer pendant ce temps là ? Notre économie est-elle censée supporter des coûts si importants ? En tant que système, l’ETS européen (qui a été modifié en 2014 quand le système d’enchères a été introduit, avec ses mécanismes de stabilisation des prix) a fait que les prix des autorisations a grimpé drastiquement. Après 2015, il est passé de 5€ à 20 voire 28 €. Les compagnies d’électricité nationales polonaises ont perdu de leur valeur. Le coupable dans ce cas précis, c’est le système d’échanges de quotas d’émissions. En tant que directeur.trice, vous ne pouvez prévoir aucun plan d’investissement si les prix de vos autorisations d’émissions changent tous les jours. L’ETS européen est un système spéculatif et du point de vue des entreprises, c’est un jeu dangereux que l’on pourrait comparer à la roulette russe.

L’ETS européen est un système spéculatif et du point de vue des entreprises, c’est un jeu dangereux que l’on pourrait comparer à la roulette russe.

C’est un mécanisme oppressif qui démolit l’industrie polonaise d’électricité et de chauffage, parce que nous sommes un pays qui produit plus de 70% de son électricité à partir du charbon. Si quelqu’un.e veut nous forcer à investir dans les énergies renouvelables ou nous forcer à acheter de l’électricité à l’Allemagne ou à la Suède, ils ou elles pourraient utiliser les règles européennes comme mécanismes pour nous forcer la main. Mais cela pourrait avoir de graves conséquences sur notre économie, qui en sortirait affaiblie.

European Commission
Infographie officielle sur l’ETS

Des fonctionnaires de l’UE affirment que les prix des autorisations devraient rester dans une limite basse. Ils disent que ce sera 30 € en 2021, mais tout le monde sait que le besoin pour les états membres de se conformer aux exigences propres va faire grimper les prix à 50 voire 70 €. Une augmentation radicale. Cela va achever le secteur polonais de l’électricité alors même que nous aurions besoins d’investir dans de nouvelles sources pour produire de l’électricité, ce qui inclut des sources propres. Toutes les compagnies d’électricité sont en train de réduire les coûts. Comment les intérêts polonais sont-ils censés investir dans technologies modernes ou passer à d’autres ressources si elles sont ensuite massacrées ? Ce sera un massacre. Cela va tuer les compagnies polonaises.

Les importations d’électricité ont atteint des sommets en 2019, dans l’histoire polonaise. Si vous ajoutez aux 160 zlotys de coûts de production de l’électricité les 100 zlotys que coûtent l’ETS, alors l’électricité importée d’Allemagne et fabriquée avec des énergies renouvelables devient moins chère. Cela implique une augmentation des importations d’électricité. En parallèle, aujourd’hui, l’électricité de Suède est moins chère. Mais cela aura un impact sur l’industrie minière. Des tas de charbon inutilisé pullulent en Pologne, et ils sont de plus en plus gros.

Je crois qu’il est possible de trouver un compromis raisonnable entre les objectifs climatiques, en terme de protection du climat. Peut-être un système d’échange de quotas d’émissions polonais ? Un système qui ne tuerait pas l’économie polonaise.

La ville de Bełchatów, en Europe Centrale, abrite la plus grande centrale de lignite au Monde.

La crise du Covid-19 a révélé que la chaine d’approvisionnement des sources d’énergies renouvelables n’est pas intacte. La technologie ne pouvait pas être livrée aux installations photovoltaïques. C’est de l’énergie basée sur des technologies qui doit être importée.

J’ai fait une simulation des coûts d’électricité. Le charbon produit avec l’ETS sera trois fois plus cher. L’industrie chimique est une actrice majeure de l’économie polonaise, mais sa compétitivité en sera dramatiquement impactée.

Mais il n’y a pas d’alternative à l’ETS. Le Ministre du Climat en parle.

Le ministre des Entreprises publiques gère les sociétés qui doivent financer ces plans. Il est facile de prévoir les dépenses, mais quelqu’un doit payer la note. Il n’y a pas de déjeuners offerts. Pour l’instant, l’industrie électrique polonaise s’acquitte de la note. Bientôt ce sera au consommateur ou à la consommatrice de payer, parce qu’après la pandémie, il y aura moins d’argent sur le marché. Nous pouvons prétendre le contraire, mais ça impliquerait de s’endetter. Il y a toujours une facture à payer, à la fin.

Au début de la pandémie, j’ai eu une idée à peu près au moment où le Premier ministre tchèque Andrej Babiš a commencé d’en parler. La République tchèque, d’ailleurs, a rédigé la résolution pour la réforme de l’ETS, c’est notre potentielle alliée. Je crois qu’il y a des industriels et des chef.fe.s d’états qui s’opposeront à la forme que pourrait prendre l’ETS. L’Allemagne investit dans les énergies renouvelables d’un côté, dans le gaz naturel de l’autre, pour devenir la plaque tournante de l’électricité, et rendre les autres pays dépendants les uns des autres. Saviez vous qu’à cause du barrage de connections électriques, l’énergie produite au nord de l’Allemagne et arrivant au sud passe à travers le réseau électrique polonais ? Cela a un impact négatif sur les lignes polonaises.

Andrej Babiš, le Premier ministre tchèque

Nous sommes à présents entré.e.s dans la fin de la troisième période de négociation de l’ETS européen, ce qui nous coûte beaucoup. La nouvelle période commencera le premier janvier 2021, et ce sera un bon moment pour réformer l’ETS européen. Nous aurons l’occasion de dire que nous devrions mettre en oeuvre certains aspects de la stratégie de l’ETS à notre manière. Nous sommes capables de poursuivre des objectifs climatiques à notre manière. Nous pouvons proposer une protection climatique basée sur la spécificité polonaise à utiliser les forêts dans ce but. Les experts sont capables de rendre l’air plus respirable, sans produire des émissions supplémentaires.

Il n’existe aucun document spécifiant le calcul des coûts de l’ETS européen. Aucun document ne montre combien coûte cette folie. Toutes les politiques européennes sont basées sur une fiction, les choses n’ont pas de prix. En Pologne, on dit que le coût de la transformation énergétique est de 500 à 600 milliards d’euros. Ce sont des estimations sans doute un peu en dessous de la réalité. Mais personne n’a fait les calculs.

L’Union européenne prend une décision des plus important sans faire de calculs. Du point de vue géopolitique de l’Allemagne, c’est rationnel parce que l’Allemagne a l’ambition d’être le pays exportateur de matières premières et de technologies. Cela donne le ton des relations à l’intérieur de l’UE, l’art d’imposer ses idées à tous et toutes.

Il n’existe aucun document spécifiant le calcul des coûts de l’ETS européen. Aucun document ne montre combien coûte cette folie. Toutes les politiques européennes sont basées sur une fiction, les choses n’ont pas de prix.

La question est la suivante, pourquoi tout cela ? Je pose de simples questions sur ce que ça peut coûter et sur les conséquences pour l’économie et les personnes. Aujourd’hui, un foyer paye 100 zlotys pour son électricité, dans 10 ans il paiera 350 zlotys. C’est la paupérisation de la société polonaise, la conséquence. Ce sera pareil pour le prix du chauffage.

Si la situation est si terrible, que proposez-vous ? Que propose la Pologne ?

Avc deux collègues du gouvernement, Michał Woś et Jacek Ozdoba, nous avons préparé une proposition : le système d’échange de quotas d’émissions polonais, l’ETS polonais, qui serait synchronisé avec le système européen. L’adoption du Green Deal par le Conseil Européen en décembre 2019, tout en garantissant à la Pologne de mettre en oeuvre ses propres moyens de réduire les émissions, va jusqu’à forcer le pays à préparer sa propre proposition législative.

Une adoption pure et simple du Green Deal par la Pologne représenterait un choc économique et social comparable à celui qui a suivi la chute du communisme. Cela causerait de grands problèmes sociaux. Une vraie bombe à retardement. Les usines vont fermer, l’électricité coûtera de plus en plus cher. Dans un modèle idéal, il devrait y avoir un accord de toutes les forces poltiiques, parce que cela concerne les 30 années à venir. Ça ne peut pas être l’objet de négociations politiques.

Jean-Christophe Verhaegen/EU
Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne, après l’adoption du Green Deal, en décembre 2019

Je reste sceptique sur les mécanismes comme le Fond de transition équitable : l’Union nous verse un milliard d’euros et il nous reste à charge, 1,5 voire 3 milliards à verser. Notre réponse devrait être la suivante : « Et bien, alors nous financeront la construction de centrales nucléaires, avec cet argent ». Mais l’Union Européenne a dit non aux investissements dans l’énergie nucléaire. Cela prouve que le Green Deal européen est en fait a mise en place de l’alliance entre le SPD et le CDU/CSU décidée en février 2018, qui établit que l’objectif de la politique allemande est d’exporter le modèle allemand de « l’Energiewende » (transition énergétique) au niveau européen afin de rendre l’Europe dépendante des technologies allemandes de l’électricité et du gaz naturel, via le gazoduc Nord Stream.

Désormais, tout le monde veut être « vert », mais cela n’a rien à voir avec la protection climatique. L’ETS est un mécanisme voué à contrôler l’économie polonaise. Ou contrôler l’économie en général. C’est par essence une négation du libre marché. D’ici quelques années, ceux et celles qui nous suivront nous demanderont : « où étiez-vous quand ces décisions ont été prises ? Aujourd’hui, nous devons affronter les conséquences de celles-ci ».

Selon moi, la meilleure situation ce serait que les politicien.ne.s polonais.es parviennent à un accord. Tout le monde veut que les prix de l’électricité restent aussi bas que possible et tout le monde veut également protéger le climat. Mais nous devons nous accorder sur le modèle à construire. Ou bien nous devons nous tourner vers le nucléaire. Ou bien bâtir notre propre système d’échange des quotas d’émissions qui ne tuerait pas la compétitivité de l’économie polonaise.

Mais vous devez parvenir à un consensus politique. C’est votre gouvernement qui dirige la barque aujourd’hui.

Je ne me voile pas la face. Une fois seulement, si l’on prend le cas du port gazier Świnoujście, nous sommes d’une certaine façon parvenu.e.s à un accord et aujourd’hui, ce port fonctionne. C’est l’un des rares exemples où une décision clé sur la sécurité polonaise a fait le consensus, en 30 ans.

Désormais, tout le monde veut être « vert », mais cela n’a rien à voir avec la protection climatique. L’ETS est un mécanisme voué à contrôler l’économie polonaise.

Les politicien.ne.s polonais.es manquent souvent de perspective et de stratégie. Notre politique était d’adopter les objectifs de Berlin et Bruxelles, et ce n’est pas ma germano-phobie qui parle. Heureusement, le gouvernement à majorité Droit et Justice (le parti conservateur, ndlr) renie vraiment cette philosophie. Tout comme le fait que la navigabilité de la rivière Oder a été dévaluée de deux classes, car la majeure partie du transport fluvial dans la région passera alors par l’Allemagne. Ce sont les règles du jeu du business, il n’y a pas de mal à ça. Mais nous devons faire notre boulot. Nous devons suivre notre propre programme. Parce que nous filons dans une impasse.

La part des énergies renouvelables dans le mix énergétique augmente en Pologne. Qu’en pensez-vous ?

Je pense que cela aussi doit être fait judicieusement. Un bond soudain de consommateurs d’énergie photovoltaïque peut faire exploser le réseau électrique car ce n’est pas une source stable. Cela pourrait représenter rapidement un gros problème.

Je ne considère pas que le gaz naturel soit uniquement une énergie atomique. Et nous devons respecter les spécificités carbones qui existent déjà. Si les centrales au charbon continuent de fonctionner sur les mêmes principes pendant 20 ou 30 ans, cela nous donnera le temps de construire plus de centrales nucléaires.

Le photovoltaïque n’est pas compliqué à comprendre.

Mais seuls les Allemands et les Chinois la fabriquent.

Tous et toutes autours de nous deviennent verts. La Pologne va-t-elle devenir une île de charbon ?

Mais nous sommes déjà une île. C’est notre structure géologique. Nous ne prétendons pas le changer.

Mais nous devons importer du charbon.

On pourrait dire la même chose sur le fait de financer une armée quand il n’y a pas de guerre à mener. Pourquoi devons-nous avoir notre propre production électrique alors que l’on peut toujours importer du gaz naturel ? La sécurité énergétique est avantageuse dans des situations de conflits, dans le cas où quelqu’un.e nous coupait l’approvisionnement de gaz ou d’électricité. La question est simple, souhaitons-nous devenir dépendants des ressources et des technologies extérieures ? Si nous disposons de la matière première, alors pourquoi devrions-nous adopter les politiques de pays qui ont un mix énergétique complètement différent ?

Énergie photovoltaïque

L’Allemagne ne prend pas toutes ces décisions de manière rationnelle. D’un côté, elle a interrompu toute activité nucléaire, de l’autre elle est la première consommatrice de lignite. Elle est consciente que d’ici quelques années, elle se trouvera face à un problème : où ira-t-elle s’approvisionner en électricité ?

J’ai comme l’impression que de nombreuses décisions sont prises au niveau politique sans que ne se pose la simple question du coût de celles-ci. Combien coûte la transition énergétique en Pologne ou dans d’autres pays ? Cette information est inconnue.

Et quel rôle ont les subventions ?

En Allemagne, le secteur des énergies renouvelables est subventionné C’est intéressant que personne n’écrive sur ce sujet. Les subventions, c’est une question de ce que vous voulez voir apparaître dans les données. Il n’y a aucune information dans les documents de l’UE signé par la Pologne, sur le fait que nous comptions arrêter les forages. Et soudain, en 2014-2015, est annoncée la décision que nous fermerions les mines. D’un seul coup. Pourquoi cette décision ?

Peut-être à cause de la vitesse du réchauffement climatique ?

La question c’est si nous considérons seulement le changement climatique ou les conséquences économiques qui mèneront à la paupérisation de la société polonaise. Toute la philosophie sur l’utilisation des ressources naturelles est en mutation. Il y a dix ans, on respirait, on se baignait, on buvait normalement. Quand vous commencez à payer pour les mêmes ressources et qu’elles deviennent rationnées, l’approche que vous en aurez changera. Ce sera une folie qui aura un fort impact sur nos portefeuilles et sur nos vies.