La machine à désinformer

Alexia Barakou
Direction artistique & Animation graphique: Alexia Barakou
Design sonore: Panagiotis Papagiannopoulos & Alexis Koukias-Pantelis Narration: Pavlos Zafiropoulos

L’essor des plateformes numériques a changé la donne, trop rapidement pour que la société, les lois et même les politiciens puissent suivre le mouvement. Aujourd’hui, des acteurs et groupuscules politiques minoritaires (et souvent malveillants) ont accès à des moyens de diffusion massifs, qu’ils peuvent utiliser pour désinformer et attiser les haines de toutes sortes.

Des éléments plausibles laissent penser que la montée en puissance des néo-nationalistes aux États-Unis et en Europe est liée à ce nouveau phénomène.

Pour comprendre comment fonctionne cette machine à désinformer, qui la contrôle, qui l’utilise et comment les autorités et les entreprises s’y adaptent, les journalistes d’Investigate Europe ont interviewé plus d’une centaine d’experts, de scientifiques, de politiques et d’employés de réseaux sociaux. Leurs conclusions ? L’Europe n’est pas suffisamment armée pour arrêter la machine à « fake news ».

Cette enquête révèle:

  • les méthodes utilisées par la nouvelle droite populiste pour diffuser de fausses nouvelles
  • que les ficelles marketing utilisées par les plateformes de réseaux sociaux créent un terreau particulièrement fertile pour cette nouvelle droite populiste
  • que l’organisme spécialement créé par l’Union européenne pour lutter contre la désinformation peine à démontrer sa légitimité et sa compétence
  • que les gouvernements des Etats membres et la Commission vont transférer leur pouvoir de contrôle aux entreprises (à savoir Google, Facebook et Twitter) alors que ces dernières vont pourtant gagner de l’argent des campagnes électorales (grâce aux publicités politiques)
  • que les normes relatives à la transparence des publicités électorales sur Internet – dans les pays où elles sont autorisées – ne sont pas suffisantes, et surtout, ne sont pas encore complètement appliquées.

Avant les élections européennes, les partis d’extrême droite dominent le débat en ligne

Dans cinq pays d’Europe, les partis d’extrême droite ont globalement été les plus mentionnés dans les commentaires publics en ligne, dans une période de cinq mois précédant les élections européennes de mai 2019. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Alto-Analytics, une entreprise espagnole qui a analysé près de 48 millions de messages publiés sur Internet en Europe entre le 15 décembre 2018 et le 20 janvier 2019.

Lisez toute l’enquête de Leïla Miñano


Des experts de l’UE ont subi des pressions pour assouplir la réglementation sur les fake-news, indiquent des sources internes

Cet article en anglais de Nico Schmidt et Daphné Dupont-Nivet a été initialement publié par OpenDemocracy. Reproduit ici sous la licence Creative Commons, il montre comment Google et Facebook ont fait pression sur des experts de l’UE afin qu’ils assouplissent les directives européennes sur la désinformation en ligne et les fake news.


Sur les réseaux sociaux, ce sont les groupes d’extrême-droite qui crient le plus fort

Lisez ici un pré-reportage en anglais de Nico Schmidt, publié dans le Tagesspiegel avant la sortie de notre enquête principale, et traduit de l’allemand pour les besoins de ce site. Retrouvez également les liens vers les médias partenaires qui ont publié nos articles en allemand, néerlandais et portugais.

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